Peut-être que vous savez qu’il existe un mouvement philosophique international appelé transhumanisme, qui plaide en faveur de la transformation de l’humanité par l’adoption de technologies avancées, existantes ou à développer, afin d’assurer notre progrès intellectuel et physiologique, ou, autrement dit, pour éliminer les limitations [physiques] qui nous empêchent d’atteindre notre plein potentiel. Ce mouvement a débuté dans les années 1960 et a pris de l’ampleur dans les années 1990. Aujourd’hui, il s’agit d’un mouvement florissant, bien que controversé, représenté par diverses organisations visant toutes – ou aspirant – à dépasser d’une manière ou d’une autre nos limitations physiques et / ou intellectuelles.

En réfléchissant à L’Épopée de K’Tara il y a quelques années et en décrivant les conditions qui pourraient mener à sa conquête éventuelle par les Terriens, j’ai mené une expérience de pensée, et je me suis vite rendu compte que la «mécanisation» de nos corps et le détachement de l’esprit humain de notre « moi » biologique qui ont déjà commencé par:

  • l’adoption quasi globale du smartphone et d’autres appareils intelligents, ainsi que par le biais du
  • détachement affectif causé par ces appareils et d’autres technologies permettant aux gens d’avoir des relations, et même du sexe, virtuellement

que ces changements pourraient très bien devenir le facteur causal derrière la conquête de K’Tara, une planète habitée par des êtres humains «naturels».

Je me suis encore plus convaincu de cette possibilité — que nous, les Terriens, deviendrions si transformés par la technologie au cours des siècles à venir (socialement, biologiquement, physiquement et psychologiquement) que certains pourraient se révolter contre elle et choisir de quitter la Terre pour trouver une planète sur laquelle ils pourraient vivre comme ils croient que les êtres humains sont censés vivre: en tant qu’organismes biologiques capables de se connecter les uns aux autres de manière plus intime et capables de mener une vie «plus significative» grâce à cette connexion — lorsque j’ai commencé à lire un livre très perspicace que j’ai récemment acheté appelé Re-Engineering Humanity. Les auteurs (un certain Brett Frischmann, professeur de droit à l’Université de Villanova, et l’autre, un Evan Selinger, professeur de philosophie à la Rochester Institute of Technology) présentent des arguments très convaincants selon lesquels l’utilisation continue de ces technologies nous a déjà transformés (voyez comment le GPS modifie le cerveau et quels risques ce changement pourrait présenter dans l’article du Washington Post Ditch the GPS. It’s ruining your brain). Frishmann et Selinger décrivent ensuite comment ces changements risquent de transformer jusqu’à nos relations, notre autonomie, et notre liberté.

Étrangement, et bien malgré les risques, je me réjouirais de pouvoir mettre mon cerveau ou mes pensées dans une machine, pour ne plus avoir à souffrir ni de torticolis ni de douleurs au genou. Mais il est probable que cela soit simplement le fait de rêver en couleur, car le changement éliminerait bien plus que la douleur; il éliminerait ma connexion avec le monde, avec mes enfants, avec mes amis, et avec… moi-même. Et, comme je l’ai écrit dans un autre post, je ne crois pas que cette transformation — même si elle aura des avantages indéniables – sera bénéfique (voir mes articles sur L’avenir des relations humaines et sur l’allongement de la vie naturelle).

Qu’en pensez-vous? Est-ce que cette transformation de notre nature sera une bonne chose; ai-je tort d’imaginer qu’elle pourrait causer l’invasion et l’esclavage d’une autre planète?

LADP.

 

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